Savoir-Faire

A la découverte du savoir-faire des artisans de la marque Christian Etienne

La restauration par Christian Etienne

Après un examen minutieux du calibre vintage permettant d’identifier l’état général des composants, je vais commencer par un démontage et un nettoyage complet du mouvement. Chaque pièce est soumise individuellement à un contrôle de qualité. Toutes les pièces qui sont endommagées, cassées, usées ou qui présentent des signes de dysfonctionnement sont restaurées ou remplacées par des pièces d’origine si nécessaire.

Concernant la décoration, je commence par satiner les côtés des ponts, puis l’anglage sera poli et la surface supérieure rodée à la main avec une pâte légèrement abrasive, étendue sur une plaque en verre dépoli. Cette dernière opération peut paraître simple au premier abord, mais demande un certain savoir-faire pour obtenir une belle granularité, régulière et surtout sans rayures.

La platine sera rhodiée afin de faire pénétrer la lumière dans le mouvement. Tout en le protégeant, ce rhodiage permet à la platine de dégager une grande profondeur visuelle et former un beau contraste avec les ponts traités en or rose 5N.

Après coup, je bleuis à la main la raquetterie et les vis du mouvement. Pour le bleuissage, je dispose les vis sur une plaque à trous en laiton, puis à l’aide d’une flamme d’une petite lampe à alcool, je chauffe le composant jusqu’à ce que la magie opère et que j’obtienne le bleu désiré. Pour la raquetterie, j’utilise une petite palette sur laquelle je dispose du sable, permettant une meilleure diffusion de la chaleur et  la température augmente plus lentement que sur une plaque en laiton.

Souvent associé à la sérénité, à la sagesse et au rêve, le bleu me permet de jouer entre l’ombre et la lumière.

Finalement le rochet sera gravé au laser pour y faire apparaître le logo C-E.

A l’ère de la circularité, ce travail de restauration donne une deuxième vie à un mouvement vintage légendaire et je suis heureux et honoré de lui redonner ses lettres de noblesse.

Restauration mouvement Omega

Avant restauration


mouvement Omega restauré

Après restauration

La fabrication de la boîte

Ebauche carrure boîte, collection Christian Etienne

Le procédé commence par un dessin technique de la boîte. Composant essentiel, il va être le gardien du mouvement et le protéger contre la poussière et l’humidité.

En tenant compte des spécificités techniques et esthétiques de la boîte et sur la base des plans techniques établis, les différentes étampes sont fabriquées. Ces étampes seront utilisées pour découper la carrure, la lunette et le fond qui forment l’ensemble de la boîte. La carrure conçue en acier 316L sera découpée à froid dans des plaques de 8 millimètres d’épaisseur avec une presse d’une force de 150 tonnes !

Il faut compter 4 opérations pour obtenir la carrure : 

  • Première opération : découper la partie extérieure de la carrure dans une bande d’acier
  • Deuxième opération : affiner l’extérieur en passant la carrure à travers un deuxième outillage 
  • Troisième opération : procéder au découpage de la partie centrale
  • Quatrième opération: répéter une deuxième fois l’affinage extérieur pour obtenir une qualité de finition optimale afin de pouvoir usiner la pièce correctement et ne pas avoir de problème de déformation.
Découpe partie extérieure boîte montre
Découpe centrale boite montre
découpage des cornes
Deuxième affinage carrure boîte montre

Pour amener l’ébauche à sa dimension finale, on va ensuite procéder aux opérations de fraisage et tournage. Travail de longue haleine pour arriver aux dimensions exactes exigées.

On fait ensuite appel à un polisseur pour les opérations de satinage et polissage.

Le rodage des ponts

Le rodage est un travail délicat qui nécessite une main douce, mais ferme. 

Cette décoration s’effectue à l’aide d’une pâte composée de particules de poussière de diamant ou de corindon (poudre d’alumine cristallisée) avec un choix de différentes grosseurs de grain. La sélection de la pâte se fera en fonction du composant à roder et du niveau de finition souhaité. 

La pâte est tout d'abord étalée uniformément sur une zone d'une plaque de verre ou de métal, puis la pièce est déplacée dans des mouvements circulaires, en exerçant une pression délicate. Pour réussir le rodage, il est indispensable de nettoyer constamment la pâte et contrôler à la loupe la pièce pendant tout le processus.  Si l’on appuie trop fort, la gravure originale des ponts sera totalement effacée et le composant sera inutilisable. Si on met trop peu de pression, le résultat sera inégal.

Rodage ponts horlogers

La fabrication du cadran

Cadran - ébauche en laiton, traitement surface Gravage plaque cadran, collection Christian Etienne

Le dessin du cadran achevé, la première étape, pour donner vie au cadran, consiste à créer une ébauche en laiton. On peut, dès à présent, commencer le travail de traitement de surface. Une couche primaire est appliquée, suivie de l’application de la couleur désirée. Dès que le cadran est sec, les chiffres, les index et les autres marques du cadran seront imprimés en utilisant la technique particulière du tamponnage. 

Les repères du cadran à imprimer sont gravés sur une plaque en acier poli. Les dépressions formées sur la plaque sont emplies de peinture selon la ou les couleurs choisies pour le cadran. On utilise ensuite un tampon de transfert, sorte de ballon en caoutchouc de silicone souple pour reporter, par pression, les repères sur le cadran. Ce travail demande une grande précision. Cette technique très traditionnelle est une forme d’art en soi. Elle demande une grande précision et devient de plus en plus complexe et délicate à mesure que l’on ajoute des couleurs à la surface du cadran.

les repères sur le cadran
Cadran - tamponnage

Bleuissage à la main

Le procédé du bleuissement des aiguilles commencent par chauffer l’aiguille disposée sur une couche de sable au-dessus de la flamme d’une petite lampe d’alcool. Dès que la bonne température et la bonne couleur ont été atteintes, on retire l’aiguille du sable pour la laisser refroidir lentement à température ambiante.

Comme il est impossible de chauffer les parties les plus épaisses de l’aiguille de la même manière que les parties les plus fines, les aiguilles bleuies à la main sont instantanément reconnaissables. Il en ressort, en effet, un passage chromatique entre des nuances de bleu clair et foncé. En outre, ce changement de couleur très délicat sera différent pour chaque aiguille fabriquée à l'identique, même si elles ont la même forme.


Bleuissage des aiguilles à la flamme
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